09 août 2006

Rêve d'enfant

Nous avons tous eu un petit amour d'enfance. Dans mon cas, il s'appellait Jonathan. Il était un peu le rebel de la première année. Le premier petit garçon que j'ai réellement embrassé sur la bouche. J'avais bien eu quelques petits amoureux en maternelle (tout aussi rebel, dont un avait d'ailleurs mis le feu à sa maison.) Mais outre les petits baisés dans les oreilles et les petites chatouilles dans le cou, rien de bien sérieux. On parle d'amourette d'enfant, il ne faut pas l'oublier.

Bref, ce Jonathan m'a suivi tout au long de la petite école. Il n'était plus mon amoureux, mais il était un camarade. Nous avons partagé des classes vertes et de classes neiges, avons partagé la même classe presque toute notre enfance. Mais, pour être franche, je ne sais pas s'il se souviendrait de moi. Par contre, moi je me souviens de lui.

Il a également partagé le secondaire avec moi. À cette époque, nous n'étions plus amis, nous nous croisions sans nous saluer, nous ne partagions jamais l'heure du diner, ni même un travail d'équipe. Il était un Jonathan parmis tant d'autres.

Il était assez beau garçon, beaucoup moins rebel, plus renfermé je dirais. Assez discret, mais tout de même populaire. Malheureusement, je ne me rappelle pas énormément de lui. Je me souviens très bien de son visage, de son rire et de ses blagues. Il cachait dans l'humour sa timidité j'imagine.

Il avait eu l'honneur d'écrire le texte pour le journal de fin d'année. Vous devinez qu'il s'agit là du texte que je cherchais et dont je vous parlais dans le billet précédent. Je l'ai finalement retrouvé et je vous le recopie ici.

Rêve d'enfant

Les enfants quitteront les rangs,
Oublieront leur jeunesse ivoire.
Ils verront sans toutefois voir,
Combien il est dur d'être grand.

Courageux, ils ont eu le cran,
D'éliminer de leur mémoire,
Les plus beaux rêves et grands expoirs,
Que possèdent seuls les enfants.

Les sous gagnés avec ardeur,
Durant trente ans de dur labeur,
N'ont donné rien de merveilleux,
À ces être qui se font vieux.

Être enfants, ils aimeraient tant.
Et donneraient le plus précieux,
Pour reposséder un instant,
La naïveté de leurs yeux....

Jonathan Campion Romano
Juin 1998

Il faut avouer que ce poême est très beau, mais tellement triste à la fois. Il ne donne pas envie de graduer, ni même de grandir ou de vieillir. Il aurait du être sonneur de cloche....

Quelques mois suivant la graduation, Jonathan a mis fin à sa vie. Seul dans son sous sol, il s'est pendu. Il a été retrouvé par son grand frère. Quel choc ! Alors qu'il avait, quelques temps au paravant, laissé un cris d'alarme imprimé en grosse lettre et sorti en plus de 100 exemplaires.

Je ne sais pas pourquoi exactement j'ai pensé à lui avant hier soir. Une image ? Un mot ? Je ne m'en souviens plus. Mais son passage sur terre a été beaucoup trop court. J'aurais peut-être même l'audace de dire, que c'est le 7 août 1998 qu'il s'est enlevé la vie et que c'est pour cela que j'ai pensé à lui le 7 août dernier. Mais ce serait de la spéculation car je dois avouer que je ne me souviens pas de cette date.

La vie ne tient qu'à un fil, et parfois c'est nous qui le coupons. Une telle chose ne devrait jamais se produire. Je suis certaine qu'il aurait eu un brillant avenir.

Aujourd'hui, et depuis 3 jours, j'ai une pensée toute particulière pour Jonathan et sa famille.

5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Snif..
C'est très touchant...

7:45 p.m.  
Blogger Trinity said...

Oui en effet, très touchant!

11:36 a.m.  
Anonymous Anonyme said...

Tu m'avais jamais conter ça! j'ai eu le motton dans ma gorge, c'est donc bien triste, j'hai ça des histoires comme ça, je me demande tout le temp POURQUOI? si jeune... ta tante Sylvie xoxo

4:54 p.m.  
Blogger Isabelle said...

On avait apprit sa mort dans le journal. Il doit avoir eu au moins 200 personnes à son enterrement. C'était vraiment très troublant. :(

8:33 p.m.  
Blogger Annie said...

Trop triste des histoires qui finissent comme ça....

10:32 p.m.  

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