02 août 2006

Comme dans le temps...

Une brise fraiche sur mes épaules, son souffle lent et profond, sa petite bouche en coeur, son corps lourd et mou, S dort paisiblement dans mes bras, épuisée d'autant d'émotions. La lueur des chandelles fait danser les ombres sur les murs, le silence complet, parfois brisé par quelques vestiges de l'orage qui vient de passer. O veut son histoire, mais c'est à s'en arracher les yeux. Il faut plus de bougies, plus de lumière. Quelques heures à peine se sont écoulées depuis le début de la panne et pourtant il me semble que nous sommes déjà handicapés. Ça ne me semble pas normal!

*****
Vers 20h, nous sommes remontées du sous-sol afin de faire notre toilette pour regagner les bras de morphée. En entrant dans ma chambre, il faisait visiblement beaucoup plus noir qu'à la normal dehors et cela à attiré mon attention. Vers le Nord, tout était noir. De temps à autre, des éclaires de chaleur illuminaient le ciel. O m'a fait remarqué à quel point les nuages approchaient rapidement et combien le vent se levait et devenait de plus en plus froid. Elle avait raison et cette vision apocalyptique du ciel m'a tout à coup donné la frousse.
Je crus bon nous éloigner de la fenêtre, car les éclaires bombardaient maintenant le ciel et se succédaient avec une telle violence. Les filles étaient craintives, se serrant très fort l'une contre l'autre. O passait de temps à autre sa petite main dans les cheveux de sa petite soeur, pour la réconforter et se réconforter aussi j'imagine.
Ce spectacle n'était maintenant plus enchanteur, mais effrayant! Lles arbres avaient du mal à rester accrocher, leurs racines semblaient déployer une force monstre afin de rester en terre. Un gros bouleau s'est d'ailleurs brisé et s'est fracassé contre la maison d'une voisine. Quelques secondes plus tard, nous retournions dans le temps, à l'époque où les soirées se passaient à la lumière des chandelles et où le téléphone n'existait pas encore.
Visiblement dépaysées, les filles hurlaient de terreur, jusqu'à ce que j'installe l'éclairage de fortune dans leur chambre. Assise dans le lit de S, mes amours se serraient très fort, puis l'étreinte devint plus relaxe. O se mis à inventer des histoires, faisant des ombres chinoises sur le mur, ce qui faisait bien rire S qui répétait sans cesse:" t'aime O".
Mon amoureux arriva finalement, il était à sa partie hebdomadaire de ultimate frisbee. Lui qui adore les orages électrique avait tout de même eu la frousse sur la route, alors que les vents étaient d'une violence déconcertante, que les éclaires sillionnaient le ciel à l'horizontale et que la pluie battait dans un vacarme....
Une fois l'orage passé, toujours plongé dans la noirceur presque totale, S s'est assoupie dans mes bras, me permettant encore un fois de l'observer avec amour et émerveillement. L'examiner dans toute sa perfection de petite fille de 2 ans. Je respirais l'air frais, qui m'avait tant manqué dans la journée humide qu'on venait de passer, et je revoyais mes ailleux, il y a SI longtemps, vivre leur soirée dans l'essentiel.
Ce n'était pas toujours rose, et je n'échangerais peut-être pas ma place avec eux, mais un retour aux sources fait un tel bien. L'électricité et le téléphone ont été coupé durant 16 h. Je dois avouer que ne pas avoir de téléphone me rendait quelque peu insécure. Mais, l'électricité... si ce n'est pour faire cuire les repas, n'est que secondaire. Dans le rythme effreiné de nos vies actuelles, on oublies souvent les VRAIES choses de la vie.
Eau, feu, air et terre.... c'était aussi simple que ça !

3 Comments:

Blogger sophie said...

Dans le rythme effreiné de nos vies actuelles, on oublies souvent les VRAIES choses de la vie.

ah que c'est vrai ça ,super beau texte qui m'a fait réfléchir se matin :)

8:19 a.m.  
Blogger Trinity said...

Que c'est beau!
Très beau texte qui nous porte a réfléchir!

9:48 a.m.  
Anonymous Anonyme said...

J'y vais avec la famille, tès beau texte qui porte a réfléchir :)

3:42 p.m.  

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