Je suis fille unique, issue d'un mariage heureux, de deux parents merveilleux qui me désiraient et que j'aime du plus profond de mon coeur. Pour plusieurs raisons, mes parents se sont séparés à quelques reprises. La première fois, j'étais à peine âgée de 9 ans. Je me souviens encore avoir cru que mon père m'anbondonnait et qu'il me quittait moi aussi et non pas que ma mère. Cette année là, je rentrais de l'école et devait attendre que ma mère arrive, environ 30 min après moi. La voisine me surveillait, mais si ma mère avait 1 minute de retard, tout de suite j'imaginais qu'elle m'abandonnait elle aussi.
Je me souviens lui avoir demandé un jour ce qui m'arriverait si elle décidait de partir. Pauvre maman, elle a du avoir le coeur en miette. Jamais elle ne m'aurait abandonnée biensur, tout comme mon papa ne s'était pas séparé de moi. Mais dans la tête d'une enfant de 9 ans, c'est bien difficile de faire la nuance.
L'été suivant, mes parents sont revenus ensemble. Quelle joie pour moi. Je me souviens encore de leur annonce, j'étais tellement heureuse. Le rêve de tous les enfants de parents fraîchement séparés est bien sur de les voir s'aimer à nouveau.
Le bonheur dura jusqu'à mes 13 ans, où mon père quitta encore une fois la maison. Cette fois-ci, je l'ai vécu à la manière d'une adolescente, allant chez mon père 1 fin de semaine sur 2. J'avais dans sa nouvelle maison 2 "frères". Mes parents avaient une bonne entente. C'était plus facile pour moi d'ailleurs. 1 an plus tard, ils ont reprit encore et c'était juré de ne plus se séparer. Mais en décembre 1998, au même moment où moi je rencontrais l'amour de ma vie, ma mère et mon père se quittèrent pour la dernière fois.
Malgré tout, je revenais du CEGEP et mes parents discutaient tranquillement à table autour d'un café. Ils allaient au restaurant en amis, au cinéma. Mon père n'avait pas de copine, ma mère était elle aussi célibataire; leur relation d'amitié ne faisait de tort à personne. Au contraire, elle nous faisait du bien à tous.
L'amour entra à nouveau dans la vie de mon père. Une femme très gentille, avec qui il est encore aujourd'hui. La relation qui unissait mes parents s'est alors transformée et je crois que c'est tout à fait normal. Mais il y a un an de ça, quelque chose est venu boulverser la famille toute entière.
Un problème de pension alimentaire non versée, de l'argent réclamé par le gouvernement, un procès entâmé par le gouvernement sur le dos de ma mère. Tout cela faisant en sorte que mon père se mette à détester la détester, croyant qu'elle était l'unique responsable de ce cauchemar qu'il vit depuis l'annonce de cette demande. Il y a beaucoup d'argent en jeu, de l'argent que mon père devra verser au gourvernement et non à ma mère. Mais le juge considère que mon père se devrait re payer une pension alimentaire à mère; cette pension qu'il ne lui a pas payée durant l'année et demi où j'étais à l'école mais où je ne vivais plus chez elle. Pourtant, il y avait une entente écrite de leurs mains, et signée en bonne et due forme. Cela ne vaut rien légalement.
Voilà donc que mon père et ma mère passeront à la cour le 12 septembre prochain, pour une question d'argent... et cela est en train de détruire notre famille.
Non seulement mon père ne veut plus jamais voir ma mère, ni même se trouver au même endroit qu'elle, mais il manque plein de moments familiaux tels que la fête de mes filles, noel, pâques... Depuis, il sombre dans la déprime, se voyant jeté à la rue. Il reçoit des lettres de menaces, qu'il saisiront tout ce qu'il possède s'il refuse de payer.
Voulez vous bien me dire pourquoi le gouvernement s'amuse à détruire des familles. Il a en déjà assez comme ça de l'argent. J'ai peur pour mon père. J'ai peur qu'il se suicide si le verdicte est contre lui. J'ai peur de le perdre, pour ce foutu argent qui mène le monde. J'ai peur qu'il ne me voit pas me marier, qu'il ne soit pas là dans les moments importants de la vie de ses petites filles, peur qu'il fasse une bêtise.
S'il fallait qu'il meurt, je serais anéanti. Je l'aime mon père. Je l'aime très fort. J'ai terriblement peur à ce jour du 12 septembre prochain. Jour où le verdict tombera, jour où dans sa tête il fera le choix de s'enlever la vie ou pas. Il ne vit plus depuis 1 an, il survit. Il survit dans l'espoir de se réveiller, que tout cela soit un cauchemar. Il ne dort plus... impossible qu'il se réveille. Mais au fond, ce n'est que de l'argent. La vie ne vaut t'elle pas celà ?